LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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VENUS NOIRE. 26 years a slave

Drame universel      Histoire vraie                               

Abdellatif Kechiche

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4 ans avant 12 Years a Slave.

Abdellatif Kechiche hurle à la face des spectateurs son indignation face à l'ignominie de l'esclavage. Et plus largement du racisme et des humiliations et violences qui en découlent. Une oeuvre d'une noirceur radicale inspiré du calvaire enduré par celle qui fut surnommée la Venus Hottentote au début du 19ème siècle.

La Vénus de Kechiche synthétise à elle seule la somme des souffrances imposées par les colonisateurs au Continent Africain. Esclavage, Culture violée, écrasée, détournée, terres spoliées. Récit d'un interminable chemin de croix. Effroyable parcours d'humiliation, d'une baraque de foire au scalpel des scientifiques en passant par les hôtels sordides de la prostitution.

 

Insoutenable?

Peut-être, mais aborder cette insulte à l'humanité en nous contant fleurette serait encore une fois nous placer dans la position du bon spectateur occidental confortablement outragé. Non, considérer un être humain inférieur à une autre selon selon ses origines où la couleur de sa peau est une agonie de l'intelligence, une apocalypse quotidienne,  et tout est bon pour réveiller les consciences.

 

 

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Le choc fut rude pour le public et les critiques qui eurent un peu de mal à accepter le refus volontaire du cinéaste de prendre la moindre distance face à cette abominable histoire vraie.

Pourquoi en prendre?

Pas d'effet de style, de posture artistique ou philosophique derrière lesquelles la critique bien-pensante aurait pu se réfugier et gloser. Un film beaucoup moins  "confortable" que les précédentes réalisations de Kechiche.  La Faute à voltaire, l'Esquive et La Graine et le Mulet ayant tous nourri un paisible et pantouflard consensus autour du cinéaste. Rien n'est épargné à Saartje Baartman. Ni au spectateur que Kechiche bouscule et dérange volontairement en 'surexposant" sa figure principale. Nous devenons alors le spectateur impuissant et horrifié de son martyre. Un rôle presque muet porté magistralement par Yahima Torres (Actrice d'un seul film, injustement oubliée cette année-là du pathétique palmarès de la cérémonie des Césars) À ses cotés Olivier Gourmet, dans le rôle du "maître" de Saartje,  compose avec un engagement absolu un personnage aussi monstrueux que pathétique.

 

Difficile ensuite pour les  aficionados d'accepter un tel coup de massue en travers de la figure... Juste l'horreur brute, la violence crasse et cet atroce racisme "de salon".  Dénonciation désespérée et bouleversante d'un spectacle d'humiliation permanent. Un spectacle que notre monde tolère encore aujourd'hui ici et là. Mais d'abord ici. 

Un film peu aimable, courageux, à la direction d'acteur impériale et à la mise en scène d'une impitoyable sobriété. Aujourd'hui ce film est quasiment oublié comme si il était préférable de se mettre à l'abri de sa "dérangeante"  férocité. Vénus Noire est pourtant un cri de rage salutaire et nécessaire. 

Un film terrassant.

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Vénus

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Racines


 

                                            

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2010

 

 

2h40

 

 

Le Blu-ray      Un traitement son et image exemplaire dont chaque détail muscle considérablement l'intensité de ce film difficile mais précieux.

 

Réalisateur

 

Writers:

  (original scenario),  (adaptation), 1 more credit »

Stars:

  | »

 

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03/07/2015
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