LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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THE MASTER, inconfortable et magistral

Farce macabre     Hors-piste    

Paul Thomas Anderson

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Terrifiante leçon que nous offre The Master.

Quand le non-sens fondamental de l'existence ouvre à toutes les manipulations. 

 

Portée par l'immense comédien Philip Seymour Hoffman (disparu trop tôt, il trouvera là son plus grand rôle. Au-delà même de sa brillante incarnation de Truman Capote) Ce qu'il accomplit ici est prodigieux. Affable et terrifiant. Un visage ouvert mais une gamme vertigineuse de postures et d'expressions énigmatiques. Un être au fonctionnement pervers mais au charisme irrésistible. Seymour Hoffman dévore l'écran et son charme vénéneux contamine l'ensemble du récit dès sa première apparition. Face à lui Joaquin Phoenix. Freddie. Corps et esprit brisé par la guerre. Totalement imprévisible, drôle, pathétique, grotesque et bouleversant, il se perd dans l'ombre du maître avec un abandon totalement déroutant. Deux gigantesques prestations d'acteur.

 

Ces deux monstres sacrés nous entrainent, fascinés, dans cette expérience métaphysique et sensorielle de premier ordre. Une farce macabre résolument insolite dont il sera difficile d'épuiser les mystères. L'humour glaçant et la froideur du regard évoquent immédiatement le Kubrick des grandes heures. Un nouveau monolithe, obscur et hermétique, vient de se poser dans l'histoire du cinéma. Nous sommes ici dans les sommets et ce n'est ni rassurant, ni confortable.

 

 

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Âpre et tiré au cordeau, irradié par la photographie électrique de Mihai Malaimare (Tetro, Twixt) et la partition magnétique de Johnny Greenwood (There will be Blood, Le Complexe du Castor) The Master nous renvoie d'une manière implacable à l'absurdité fondamentale de l'existence. Non-sens sur lequel fleurissent toutes les idéologies jusqu'aux plus aberrantes. The Master est une mise en garde universelle (cela va bien au delà d'une simple charge contre la scientologie) Il expose sans fards, avec un détachement absolu, l'imparable mécanisme de déstabilisation des individus avant l'embrigadement/acceptation.

 

Parcours initiatique absurdes, exercices d'intronisation confinant à la folie furieuse, le spectacle est sans pitié. La conscience se plie aux systèmes. Il en sera toujours ainsi. Remettre en question la raison d'être et la validité de ces systèmes condamne à l'exclusion. Même la sécession conduit au final à l'imitation. Double inversé, disciple zélé, ersatz du maître. The Master est aussi drôle et dérangeant que terrassant. Le triomphe cinématographique est total.

 

 

 Francisco,

 

 

 

 

 

 

Following P. T Anderson                                                                                     Arnau Orengo 

 

 

Quelques clés                                                                                            Souffleur de coffrets

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Chroniques     P. T. Anderson  

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2012

 

2H25

 

Le Blu-ray              Dantesque. Patine argentique grande classe et niveau de détail stupéfiant. Un des top-démo de l'année 2013 ! The Master of Blu-ray. Chef d'oeuvre technique pour monument cinématographique.

 

 

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30/11/2014
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