LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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THE ASSASSIN, la beauté du geste

Drame    Poème                        

Hou Hsiao Hsien 

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L'essentiel n'est pas la trame mais le motif. 

Ici, et c'est le propre des chefs-d'oeuvre du septième art, l'image seule est langage. La beauté du geste suggère, inspire et au final nous terrasse. Le spectateur, s'abandonnant à l'ivresse de ces tableaux ou pas un détail ni aucun élément de l'arrière-plan n'est négligé, sera l'heureuse première victime de The Assassin.

 

Princes et princesses mélancoliques, filmés à travers les voiles et tentures de palais royaux. Des sensations. Une présence et de l'esprit en toutes choses. Pas un plan qui ne parle à la place des fascinantes figures que dessine le cinéaste taïwanais Hou Hsiao Hsien. L'âme de ce film est profonde et les sons de la nature y sont omniprésents. Du chants des oiseaux aux bruissements du vent dans les feuilles. La symphonie est silencieuse, à l'image du personnage de la femme assassin.

 

Au centre de cette oeuvre, apparait donc la muse du réalisateur, la divine Shu Qi. À presque quarante ans l'actrice affiche toujours l'éclat de sa jeunesse mais avec dans le regard la mélancolie des années écoulées. Son charme est dévastateur. Sa présence, aussi gracieuse que magnétique, donne naissance à un personnage instantanément iconique.

 

 

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Après avoir irradié Millenium Mambo et Three Times, l'actrice revient, dix ans plus tard, dans l'univers d'un esthète qui s'accomplit merveilleusement en s'affichant digne héritier du cinéma de Kurosawa. The Assassin n'est absolument pas un film de sabre. Les combats, rares, rapides et extrêmement graphiques ne sont pas là pour contenter le fan du genre. L'Art repose ici dans le secret du combat. Dans cet étrange et fascinant parcours initiatique de Nie Yinniang. Une guerrière parfaite basculant d'un univers en noir et blanc, où la tâche à accomplir et les cibles à abattre sont claires, à celui, coloré, des infinies variations du monde des vivants. Celui de son passé, de ses origines. Là ou éclosent les sentiments. Dans cette nouvelle mission qui la conduira à affronter son amour d'enfance, les frontières deviennent floues, les intrigues obscures et la belle ombre assassine, jusqu'ici invincible, sera confrontée à des mouvements inédits. Ceux, imprévisibles, de son propre coeur. Quelle voix choisira-t'elle? Qui trahir pour s'affranchir?

 

 

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J'ai regardé The Assassin comme si je m'étais assis au musée devant une toile dont la beauté et les énigmes m'auraient subjugué. Patient, abandonné aux formes, aux couleurs et... aux sons. Non, le cinéma d'aujourd'hui n'est pas mort. Il n'est pas en train de disparaitre dans l'envol aussi bruyant que dérisoire de héros de pacotille. D'authentiques artistes nous offrent encore des objets fascinants, uniques, étranges et finement ciselés. Des oeuvres à rêver, que l'on peut étudier indéfiniment sans en épuiser les mystères. Un art jamais ne disparait. Il faut juste être patient. Rester attentif. Savoir se taire, ne pas tout saisir et réapprendre à écouter le bruit du vent dans les feuilles...

 

 

 

 Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

La beauté du geste

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L'avis des lecteurs 

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Thierry

  

Qu'il est rassurant de savoir qu'existent et naissent de tels films dédiés à la splendeur et à la beauté pure, où chaque plan, chaque instant se déploie, en silence le plus souvent, dans le chant des oiseaux et le souffle du vent. Des myriades de couleurs, toute la palette il semble bien. Depuis les ors, les rouges et les oranges, jusqu'aux noirs et gris et blancs, les verts et les bleus. Certains plans de quelques secondes racontent une histoire, sont des portails ouverts où s'immerge le regard. Il y a des histoires, toutes simples en fait, de "luttes claniques". Des dialogues, très rares, le silence surtout, et une intense émotion et stupéfaction devant une telle chanson de gestes conjuguée en toute majesté et inspiration. La façon de filmer chevaux et cavaliers se déplaçant dans d'immenses paysages....  La couleur, le silence et la beauté..... partout.
Les plans d'ouverture, en noir et blanc... Assassin dans le ciel et les hauteurs, prêt à frapper....
Mirifique." :))

 

 

 

 

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2015

 

1H40

 

 

LE BLU-RAY (US zone free)           Le luxe inouï des détails, l'ivresse des couleurs et le fulgurant travail sur la lumière et la matière explosent littéralement sur ce transfert admirable. Une extase que seul le support Blu-ray peut offrir. Le 4K pourrait trouver là une véritable occasion de s'imposer, tant le travail sur l'image est ici guidé par un soucis constant de perfection. Sous-titres français dispos pour le film mais pas sur bonus.

 

 

Director:

Writers:

(screenplay) (as Zhong Acheng), (screenwriter) | 3 more credits »

Stars:

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29/04/2016
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