LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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STILL ALICE, it's about love

Drame                                         

Richard Glatzer & Wash Westmorland

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Un drame profond, traité avec délicatesse et sans angélisme.

 

Still Alice n'est pas "un mélo" comme j'ai pu le lire ici et là mais un film d'une justesse bouleversante. Évoquer le lent départ des êtres que l'on aime, le réalisateur et scénariste Richard Glatzer, décédé il y a quelques mois de la maladie de Charcot, le vivait dans sa chair et son âme au moment il tournait ce film admirable.

L'effacement progressif de l'aptitude à "être au monde", le deuil de "la vie d'avant", n'était pas pour lui que de belles notions servant à bâtir un récit tire-larme mais bel et bien l'occasion de tirer sa révérence en offrant un magnifique plaidoyer pour toutes les victimes de ces lents déclins. L'humain est bien là, jusqu'à son dernier souffle et chaque malade mérite plus qu'un regard emplit d'effroi ou de pitié. Il faut aimer, jusqu'au bout.

 

Secondé au scénario comme à la mise en scène par son compagnon à la ville, le réalisateur et scénariste Wash Westmoreland, Richard Glatzer s'attache à décrire le parcours d'Alice, brillante lignuiste confronté à la maladie d'Alzheimer. À cinquante ans, cette femme accomplie développe une forme précoce et foudroyante de cette mort de la mémoire. Commence alors un long chemin de défaites successives pour celle qui s'est tant battu pour réussir.

 

 

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Pour tous ceux (ils sont nombreux) qui ont accompagné un malade touché par cette apocalypse intérieure, Still Alice est une épreuve mais également un moment étrangement consolateur. Car tout y est évoqué avec pudeur, sans jamais effacer l'horreur de la situation. L'hommage fait du bien. Les larmes que l'on verse sont précieuses. Pour atteindre cet équilibre rare entre le drame écrasant et la leçon d'humanité il fallait un stradivarius de l'interprétation. Julianne Moore mérite cent fois son Oscar. L'engagement absolu du réalisateur a probablement nourri son abandon total a ce rôle périlleux. Des premiers signes de la maladie à la déchirante scène finale elle irradie totalement l'écran et impose l'idée que même au bout de la maladie, une petite part d'Alice est toujours là...

 

Alice n'est pas seule.

Le reste de la distribution est sans fausses notes. Alec Baldwin assure en mari aussi attentionné que fragile et désemparé. La jeune et brillante Kristen Stewart (Into the Wild, Sur la Route) porte avec conviction le rôle pivot du vilain petit canard de la famille qui sera finalement la plus apte à épauler sa mère. Les accompagnants, témoins impuissants, souffrent aussi terriblement et réagissent comme ils le peuvent. Et le film avance ainsi, de petites touches en moments réellement bouleversants, sans jamais juger ses personnages, porté par un art de l'ellipse propre aux grands réalisateurs.

Aucune séquence ne m'a semblé tirer en longueur. La progression de la maladie est suggérée subtilement mais avec une précision de montage implacable. Et comment ne pas évoquer la mise en image. Délicate. Un velours mixant habilement les flous et les zones de point  pour traduire au mieux l'isolement progressif d'Alice.

 

Tout est réuni pour faire de Still Alice un très grand moment de cinéma que je place, sans chercher à provoquer, au même niveau qu'Amour de Michael Haneke. Au terme d'1h40 le personnage Kristen Stewart a le mot de la fin. Une réplique d'une simplicité et d'une clarté universelle. Car au fond, au delà du drame, ce film n'est que cela. Un acte d'amour. 

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Alice 

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2014

 

1H40

 

 

LE BLU-RAY     Au top de l'image numérique. Subtilité et précision. Tourné au format 1.85 ce velours de photographie jouant habilement des flous isolant Alice emplira vos écrans HD sans fausses notes, hormis quelques fourmillements dans les plans "d'insomnies". L'ensemble est magnifique.

 

 

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25/01/2016
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