LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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MANGLEHORN, en toute humilité

Portrait    Drame                                      

David Gordon Green 

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Un grand Pacino dans un chouette petit film.

Portrait de Manglehorn. Un vieux serrurier, hanté par un amour passé, réfugié dans la routine de son job. Malgré une relation anémique avec son fils il réserve sa tendresse à sa petite fille et partage une belle complicité avec la guichetière de sa banque. Une femme tendre et délicate nommée Dawn (Aube) visiblement sous le charme de ce vieil excentrique un poil misanthrope. Manglehorn va t'il déverrouiller son coeur et aérer son douloureux secret?

 

Nimbé d'une photographie aux couleurs chaudes manquant un peu de nuances, le récit n'échappe pas à certains clichés mais l'ensemble m'a vraiment séduit. Voir même un peu plus. Pacino y est forcément bouleversant, tout cernes dehors et silhouette fatiguée, imposant sans efforts son âge, son charisme intact et son charme ravageur.

J'ai eu également plaisir à retrouver à ses cotés la trop rare Holly Hunter (La Leçon de Piano) incarnant à la perfection cette femme discrète, sensible et fragile séduite par le serrurier mais qui va devoir se heurter au bloc d'amertume et de solitude qu'il est devenu. Un magnifique duo d'acteurs. Tout deux masquant leurs failles, réfugiés dans leur solitude, ces Nighthawks tout droit sortis d'un tableau de Edward Hopper.

 

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Après le parcours pathétique de Nicolas Cage dans le solide et émouvant Joe, le cinéaste David Gordon Green, sans juger ni sortir les violons, nous offre une nouvelle galerie de portraits de cabossés de la vie. J'apprécie son goût pour les échappées oniriques et toutes ces petites scènes et figurations volées au réel. Acteurs du cru (Austin, Texas) et décors dans leur jus. Pas de soucis sur le caractère authentique de la chose. 

Comme je l'évoquais un peu plus haut je suis, en revanche, moins emballé par la photographie de Tim Orr (Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare) comme échappée d'un Beineix des années 80. Je trouve qu'elle apporte une certaine lourdeur à un ensemble qui creuse déjà profond dans la tristesse et le pathétique.  Certes, le contraste entre un désespoir ambiant bien épais et la "féérie" des couleurs est un parti-pris en soi intéressant mais ce mariage a quelque chose d'improbable... (sensation totalement subjective que je partage entièrement avec moi-même)

 

Voilà, tout n'est pas parfait dans Manglehorn mais ce blues m'a touché. C'est un Blu-ray qui restera sur mes étagères parce que son coeur bat et que nous sommes bien ici au-dessus du tout venant. Nous tenons même une des plus belles prestations du grand Al. Un personnage à placer en écho au début de carrière de cet immense acteur. Un de ces rôles de losers magnifiques façon Panique à Needle Park et L'épouvantail. Loin de ses savoureuses leçons de cabotinage, il se livre ici totalement et avec une sincère humilité. 

Et ce spectacle vaut le coup d'oeil.

 

La mélancolie de Manglehorn ne viendra pas soigner nos déprimes mais c'est aussi ça le cinéma. Écouter la voix des survivants, descendre là où l'espoir et la légèreté se font plus rares. Mais tout n'est pas sombre. L'humour affleure et  j'applaudis notamment le plan final, véritable pirouette d'une légèreté miraculeuse. Une petite seconde de fraicheur bienvenue et au final, consolatrice.

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Pacino 

 

 

 

Chronique    Gordon Green 

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2014

 

 

1H35

 

 

LE BLU-RAY       La photographie aux couleurs profondes est totalement sublimée par ce transfert Blu-ray UK aux prestations techniques impériales. Attention, langue anglaise uniquement et sans sous-titres...  Trouvable en France uniquement en DVD.

 

 

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17/12/2015
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