LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LE PONT DES ESPIONS, standing man

Drame    Histoire vraie     Guerre froide                                  

Steven Spielberg

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Vrai héros.

À l'heure où ne circulent que des branquignoles bottés, casqués, cavalant dans tous les sens, distribuant des pains à tout-va, entre deux explosions gigantesques, et tout ça avant de décoller à fond vers des cieux en CGI en plaçant une punchline bien lourdingue à tous les spectateurs hébétés que nous sommes devenu, oui, à l'heure de tout ça, il est bon de rappeler qu'il a existé et existera toujours de vrais héros. Des types qui ressemblent à votre voisin ou à Tom Hanks. Mais vous les reconnaissez de loin puisqu'ils sont toujours les seuls à se relever quand tous les autres courbent l'échine ou renoncent. Ici, on parle de ceux qui n'envisageraient jamais de rendre justice autrement que de la plus équitable des manières. Une main sur le coeur,  l'autre sur la Constitution.

 

Voici l'histoire d'un juste. d'un homme droit. Et le film tout entier est à son image. Il avance avec confiance et maitrise de l'art, sans berner personne ni noyer son propos. Tranquillement, avec un savoir-faire impérial, Steven Spielberg en humaniste résolu, vient de m'offrir ici un très grand film sur un type bien.

 

 

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Dans le genre anti-James Bond ou Jason Bourne, j'ai savouré le portrait de Rudolf Abel, un espion tout freluquet, indifférent à l'agitation qui l'entoure, toujours la goutte au nez et un petit air dubitatif comme unique expression (irrésistible prestation de Mark Rylance). Jugé grand méchant, a électrocuter sans appel, par une nation toute entière, cet espion Russe est juste un type ordinaire faisant son job comme un pro et le plus fidèlement possible. Son sens inné de la loyauté imperméable à toute tractattion, il le partagera instantanément avec l'homme chargé de la défendre. James Donovan, formidable avocat campé par ce bloc d'humanité qu'est Tom-Magic-Hanks. Leurs échanges donnent lieu à des scènes magnifiques. Sans tambours, ni trompettes, ils nous font toucher du doigt la vanité de toute idéologie comme le dérisoire de tout conflit. Une leçon de dignité universelle, au plus proche du coeur de l'homme, emballée ici avec une simplicité et une délicatesse bouleversantes. L'estime, ce sentiment souvent oublié, prend ici une dimension presque sacré. Il faut sans doute avoir signé un chef d'oeuvre comme La Liste de Schindler pour délivrer ainsi, en quelques phrases et regards, une telle leçon d'humanisme.

 

Voici donc une oeuvre qui nous rappelle avec élégance qu'il est bon de ne jamais aboyer avec la meute. Une oeuvre sur la conscience. Sur le respect absolu de la vie humaine. Spielberg n'oublie pas de faire allusion aux époux Rosenberg, passés sur la chaise électrique pour avoir été accusés d'être des espions au service de l'ex URSS. Spielberg réveille alors les terrifiantes années du Maccarthysme, chasse aux sorcières ou des milliers de vies et de carrières furent brisées sur la base de la pure délation. C'est dans ce contexte que cette histoire vraie prend tout son sens.

Le Pont des Espions vante le pouvoir de la diplomatie et de la négociation contre la fureur et la violence. Un message d'une brûlante actualité, à l'heure où les pensées se radicalisent, oubliant le bon-sens et tuant chaque jour un peu plus  ce qu'il y a de plus beau et noble dans l'intelligence humaine. C'est une oeuvre précieuse car n'aspirant qu'à la paix. Un film où les personnages, ayant menés à bien leur mission, sans tuer personne, ont la possibilité de retrouver leur doux foyer. Une forme de thriller en chaussons hyper confortables et admirablement cousus. Et tout cela s'accomplit dans une forme éclatante !

 

À 70 piges,  Steven Spielberg, est ici en pleine maitrise de son art, brillamment secondé par son fidèle directeur photo Janusz Kaminski. Portés par un découpage et un montage d'une rigueur admirable, les plans s'enchainent sans jamais se heurter. Cadrages au cordeau et photographie d'un autre monde. Le récit peut s'envoler.

Le scénario de Matt Sharman (Suite Française) et des frères Cohen se déroule tout seul. Un soin extrême étant accordé à décrire toutes les facettes de la personnalité irrésistible de James B. Donovan. Même si les décors et le travail de reconstitution sont irréprochables et souvent grandioses, nous restons avant tout au plus près des personnages. Humour, simplicité et clarté de l'intrigue. Dialogues affutés, sans verbiage inutiles. Du sur-mesure pour les acteurs. Sans épate, ni pétages de plomb à Oscar. De la gestuelle aux moindres intonations vous ne verrez jamais les coutures.

Du travail d'orfèvre.

 

  

Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

Entrée des artistes 

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2015

 

2H20

 

 

LE BLU-RAY       Pas le moindre détail des somptueux décors ni la moindres nuance de matière et de couleur n'échappent à ce somptueux transfert Blu-ray. Top-démo d'un raffinement exquis Le Pont des Espions en dit long sur la passion de Spielberg pour le format Blu-ray. Voici une édition dont la facture technique est à l'image de ses deux personnages principaux : irréprochable !   (Petite précision concernant un message, au demeurant très sympathique, reçu sur le blog : Je ne fais jamais référence au son car je ne dispose que d'un 2.1 donc, autant s'abstenir )

 

 

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02/05/2016
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