LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LA DANSEUSE, dans la lumière

Drame poétique     Histoire vraie

Stéphanie Di Giusto 

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Merci.

Voilà, c'est dit. Stéphanie Di Giusto vient de m'offrir un moment de ciné "made in France" totalement emballant.

 

Dès les premières séquences le ton est donné. Nous échappons aux terres balisées de l'illustratif. Un vrai regard de cinéaste s'impose. La beauté du geste et l'amour de l'art entraînent ce premier film loin au-dessus de la mêlée. Quand le cinoche franchouille engorge ses salles d'angoissantes comédies d'une beaufitude ahurissante, les perles de ce genre ont bien peu d'espace pour exister. C'est le constat le plus désolant qui s'impose lorsque l'on baisse les yeux sur notre national Verdun cinématographique. La Danseuse est une oeuvre pleine de promesses.

 

Les rares faiblesses d'écriture de ce premier film n'entravent en rien la marche du récit. Portée par les conseils du scénariste d'Un Prophète et De Rouille et d’Os, Thomas Bidegain, cette nouvelle réalisatrice et scénariste vient de donner naissance à un très grand film porté par un mouvement d'ensemble fabuleux. Nous voilà ici au coeur du cinéma et l'ambition formelle qui habille ce biopic consacré à la La Loïe Fuller mérite tous les éloges. L'actrice Soko s'abandonne  totalement à son rôle et le mariage entre l'artiste-interprète et son personnage est total. Une figure dont les spectacles enchantèrent artistes et poètes de la fin du 19ème siècle. Une des premières artiste à avoir fait corps avec "la fée électricité". Cette même lumière qui, au même moment de l'Histoire, donnait naissance au cinéma.

 

 

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C'est le moment de balancer l'expression consacrée : "Chaque plan est un tableau!"

Une beauté du cadre qui repose également sur les somptueux décors de Carlos Conti (37,2 Le Matin, Carnets de Voyage) et la photographie admirable de Benoît Debie.

Le directeur photo d'Enter the Void et Spring Breakers sait donner naissance à de vrais univers. Son travail enchante chaque séquence. Aubes et contre-jours baignent les coulisses des Folies-Bergères, les hautes salles d'un château aux splendeurs fanées, jusqu'aux jardins brumeux où prennent forment les aériennes chorégraphies de la Loïe Fuller. L'apothéose de son travail explosant évidemment lors des séquences de danse. Notamment le premier envol sur la scène des Folies-Bergères.

 

Bien sûr, tout cela ne pourrait s'incarner sans cette distribution impériale.

Soko fascine mais, à ses côtés je soulignerais l'interprétation admirable et l'intense présence de Mélanie Thierry dont le regard mélancolique dit tout des sacrifices que s'impose la Loïe Fuller pour transformer son art en pure magie.

 

 

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La presse s'était largement épanchée sur l'apparition de Lily-Rose Depp dans le rôle d'Isadora Duncan. Elle y est parfaite dans le rôle d'une artiste douée mais opportuniste ayant éclipsé le triomphe de la Loïe pour devenir l'icône originelle de la danse contemporaine mais son apparition, même essentielle, est loin d'être l'argument principal de ce film épatant. On se régale aussi de la prestation de Gaspard Ulliel, décidément né pour exceller dans les rôles de Dandy neurasthénique.

 

Mais revenons à la chair du film.

L'engagement absolu de l'actrice Soko à devenir La Loïe.

Regards, mouvements, éclats et douleurs s'incarnent en elle avec évidence. Il n'en fallait pas moins pour ressusciter celle qui fut le symbole d'un nouveau monde. Une artiste, dont l'apparition sur scène dans un vertige de lumières et de mouvement d'ailes, inspira à Stéphane Mallarmé ses mots :

"La scène libre, au gré de la fiction, exhalée du jet d'un voile avec attitudes et le geste, devient le très pur résultat... l’exercice, étudié comme invention comporte une ivresse féminine et simultané un accomplissment, je le dirai, industriel"

Cette sensation d'être confronté à quelque chose d'unique se poursuit aujourd'hui à la vision de ce premier film exigeant et porté par la plus noble idée du beau. Bravo Stéphanie Di Giusto !

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2016

 

1H50

 

 

Le Blu-ray        La grande beauté plastique de l'ensemble rend incontournable l'achat en Blu-ray. Nuances, précision, détails, restituentuà merveille de l'exceptionnelle photographie du brillant premier long-métrage d'une vraie cinéaste.

 

 

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07/02/2017
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