LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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FURY, droit en enfer

Guerre   

David Ayer

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Fury est grand.

Dans l'écrin d'un Blu-ray de compétition (voir bas de page) voici un film de guerre puissamment cuirassé et porté par des acteur d'exception.  Merci à l'équipage de Fury de nous rappeler qu'après le carnage du Jour le plus Long  un nouvel enfer allait embraser l'Europe. Bienvenue au coeur de la folie et de la rage des combats. Une brutalité radicale qui a la sincérité et donc l'immense mérite selon moi d'écraser tout sur son passage, y compris les critiques (ce qu'ils n'ont guère apprécié)

 

Après quatre long-métrages en tant que réalisateur,  le scénariste de Training Day et du premier Fast and Furious, David Ayer vient de m'offrir un glorieux festin. Je suis non seulement rassasié mais je me suis également pris une jolie claque en travers de la figure car de ses quatre précédents films, aucun n'avait si copieusement remplit mon estomac de cinévore. Après les leçons de cabotinage de Bad Times, l'artificiel et épuisant concept "télé-réalité" de End of Watch , quelques inquiétudes planaient encore. Même si la bande-annonce avait attisé ma curiosité. "Quelque chose de plus" flottait dans l'air. Fury n'est absolument pas l'ogre patriote moqué ici et là. Les héros ne sont ici que des bêtes de guerre. Des fantômes redoutables car lavés de tous idéaux par la boue et les torrents de sang charriés par la guerre. Pas de place ici pour les héros "à l'ancienne". 

 

 

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Le sergeant "Wardaddy", campé par un Brad Pitt colossal,  est un soldat de premier rang mais usé et dont le regard ne cherche même plus à masquer une totale désillusion. Il ne tient que par et pour ses hommes. Prestation magistrale. Mais connaissant l'immense talent de ce magnifique acteur je n'étais pas surpris. Pour moi, la véritable révélation de Fury c'est l'impressionnant Jon Bernthal (The Walking Dead, Le Loup de Wall Street) en semi-demeuré totalement border-line mais à l'infaillible loyauté. La démence qui traverse son regard vaut toutes les scènes de bombardements et exprime tout ce que la guerre retire aux êtres qui y sont plongés.

  

Rescapé des Tranformers, Shia LaBeouf s'impose lui aussi sans mal en personnage agrippé à sa bible pour ne pas basculer dans la folie. En quelques répliques et regards la vérité de son personnage apporte la touche d'humanité indispensable à ce quatuor défendu également par l'acteur fétiche de David Ayer, Michael Pena. 

À leurs coté un personnage témoin. Le jeune Norman, interprété par Logan Lerman (vu récemment dans Noé et ex Percy Jackson)Son "innocence" première permet au film de prendre la dimension d'un "récit d'apprentissage" trash et nihiliste. D'abord 'oiseau tombé du nid' le personnage, brutalement déniaisé, sera à terme surnommé "machine".

 

 

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Oui. Fury est inspiré d'un glorieux fait d'armes durant lequel un seul char parvint à stopper l'avance de deux bataillons SS, mais David Ayer a eu l'intelligence de n'exalter aucun héroisme béat et de développer soigneusement les personnages. Et ceux de Fury ne font pas rêver. Ils semblent déjà mort et "miment" la vie. En témoigne la longue et sublime scène du "doux foyer",  lorsque War-daddy et le jeune Norman s'isole un moment dans l'appartement doux et feutré d'une mère et sa fille. Un moment d'illusion qui sera rapidement et définitivement balayé. Une phrase prononçé royalement par Brad Pitt résume le credo de ce  film écrasant : " Les idéaux sont pacifiques mais  l'Histoire est violente".

 

Après une série de polars oubliables David Ayer signe là son grand film. 

Brillamment mis en scène et magnifiquement photographié par le jeune chef-op Roman Vasyanov (Charlie Countryman et End of Watch) Une oeuvre majeur sur la seconde guerre mondiale. Un focus nécéssaire sur l'après-débarquement. Presque un an de guerre totale. Hormis la magnifique série Band of Brothers, peu de films ont évoqué notamment la barbarie des SS à l'égard de leur propre population, contrainte d'y engager femme et enfants sous peine de mort. C'est finalement tout l'humanisme de cette oeuvre "pleine de bruit et de fureur conté par des fous et qui ne veut rien dire" sinon rappeler l'impasse de tout conflit. La guerre ne conduit nulle part. À l'image du char qui terminera son périple à un carrefour. J'ai pensé ici au Peckinpah des Croix de fer.  Chant de guerre funêbre et renouveau d'un genre trop souvent relégué aux séries B voir Z.  

 

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

Inside 

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Au coeur du combat 

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2014

 

2H15

 

 

LE BLU-RAY :    Il convient tout d'abord de saluer le sobre et classieux steelbook qui enrobe cette précieuse galette. Que le packaging devienne un Art et la collectionnite aïgue dont je suis frappé ne procure alors à mon esprit malade qu'extase et joie profonde. Tourné et masterisé en 4k, détails, couleurs et profondeur des noirs ravissent. Même si la froide photographie du film ne vous réchauffera pas la rétine elle vous offrira un spectacle vierge de tout défaut. Et lorsqu'au terme de ce chemin de soufrance tout s'embrase, votre écran prend feu.  Une certaine idée du bonheur pour les amoureux d'une l'image HD de caractère. Écouté au casque, par respect pour ma femme, le voyage sonore est terrassant. Si sur le fond ce film peu "aimable" peut inviter au débat, sur la forme en revanche le travail est admirable. Grand moment HD.

 

 

 

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26/03/2015
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