LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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DRIVE, la pureté de l'amour

Polar    Poème électrique

Nicolas Winding Refn 

 

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Féérie trash

Conte cruel et ténébreux.

Une petite princesse s'attire la protection d'un "prince charmant" psychotique... Pur ravissement cinématographique où le triomphe visuel se délivre de toute intrigue. Drive c'est le retour du silence et de l'infusion lente avant explosion. L'estampe numérique du polar urbain.

 

L'introduction, fabuleuses, scotchantes, intenses dix premières minutes, installe un univers, un style et un rythme qui restera d'une parfaite cohérence jusqu'au dernier plan. Un vrai parti-pris de cinéaste. Minimalisme narratif sur un découpage technique d'horloger et une photographie à se damner pour une plongée sensorielle à l'essence du Film Noir au polar urbain et plus largement au coeur des motifs les plus iconiques du cinéma américain. 

Le "driver", descendant direct du précédent guerrier silencieux de Nicolas Winding Refn (Valhalla Rising), reste dans la lignée du héros mutique venu de nulle part "he came out of the blue" qui hante le vaste paysage du western, de Shane à l'Homme sans nom, figure inspiratrice de la trilogie ayant consacré Leone et Eastwood. 

Le scénario, vulgaire pitch de série B, est ici totalement transcendé par un langage cinématographique d'une maitrise formelle ahurissante et un attachement viscéral aux personnages. La grâce du montage fait le reste. Enchainements, timing, tempo proches d'une partition de Jazz entre balades et riffs endiablés.

Musique toujours, les synthés de Cliff Martinez ont contribué également à forger le mythe. Mais, paradoxalement, de par son côté parfois "envahissante", cette partition très "mode" ne sera probablement pas l'élément du film qui vieillira le mieux. À l'image de la musique de Moroder qui aujourd'hui, pour moi, entame un peu mon immersion dans le Scarface dantesque et irradiant de De Palma ...  (je sais, ça se discute)

 

Après la féroce trilogie Pusher, un Bronson Kubrickien et le fascinant Valhalla Rising, Drive apparait déjà comme la synthèse parfaite de la filmographie de ce jeune et passionnant cinéaste qu'est Nicolas Winding Refn. Une danse magnétique entre instants d'intense violence et moments de grâce. Une forme de néo-romantisme électrique qui fleurira ici et ne cessera de se radicaliser de films en films jusqu'à une dimension totalement expérimentale et jusqu'au-boutiste ou l'exercice de style deviendra finalité huit ans plus tard dans sa série Too Old to Die Young tournée pour Amazon Prime. Son chef-d'oeuvre restera pour moi son Neon Demon (2016), sublime et cruelle relecture d'Alice de l'autre côté du Miroir dans le milieu de la mode. Dans Drive un cap est franchit. L'exigence formelle monte d'un cran et le langage cinématographique confine au génie sur plusieurs séquences.

 

 

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Et puisqu'il est important d'être synthétique, insistons : Drive est grand et Ryan Gosling est son emblème. Cet acteur au sourire ravageur règne sur un casting impérial ou brillent également Carey Mulligan (Shame) Bryan Cranston (Breaking Bad) et Oscar Isaac (Inside Llewyn Davis) Face à eux, les bad-guys ne sont pas en reste avec un Albert Brooks qui semble se régaler de son contre-emploi et le charisme tout en gueule de l'imposant Ron Perlman. Mais Gosling, ex ado prodige rescapé de l'écurie Disney, EST le film. Troublant, mystérieux, parfois inquiétant donc irrésistible. Aussi brutal dans  ses accès de rage que désarmant de candeur lorsqu'il veille sur son amour. Un magnétisme et une subtilité de jeu dont le réalisateur Damien Chazelle saura tirer parti  aussi bien sur La La Land que dans l'intime et épique First Man. Drive signe véritablement l'acte de naissance d'une nouvelle icône du septième art. Comme La Fureur de Vivre le fut pour James Dean ou Un tramway nommé Désir pour Marlon Brando. Rien que ça, et j'assume.

 

Quid de la qualité du Blu-Ray ? Aux sommets du support.  Un top démo visuel et sonore qui se passe de toute description. Résultat d'un travail sur l'image signé du directeur photo Newton Thomas Sigel ( X-Men, Confessions d'un homme dangereux).  Captation numérique, Arri Alexa, Canon 5D, couchée sur format 35mm. Plus de profondeur de champs et de détails dans les scènes nocturnes et un grain ciné assurant la patine de l'ensemble. Un régal. La longue séquence d'ouverture aligne une belle collection de tableaux de maîtres. Le "Valhalla" de la HD. Un visionnage en Blu-ray semble quasi incontournable pour apprécier au mieux l'expérience. 

Synthétisons à nouveau : voici non seulement un film culte mais un film"à voir". Regarder Drive c'est prendre une bonne leçon. Refn y fait son cinéma. Et c'est du grand cinéma.

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 
                     

Nic's movie

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    The Beauty Of

 

 

 

Chroniques  Refn

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2011

 

1H40

 

Le Blu-ray :          La qualité du Blu-Ray rejoint les sommets du support. Un top démo visuel et sonore qui se passe de toute description. Le "Valhalla" de la HD.

 

Director:

 

 

Writers:

  (screenplay),  (book)

 

Stars:

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03/07/2015
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