LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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BRIMSTONE, OneLove a rencontré le diable!

Western           Horreur

Martin Koolhoven

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Stars can't shine without darkness...

 

 


L’Ouest américain, à la fin du XIX siècle.
Liz, une jeune femme d’une vingtaine d’années, mène une vie paisible auprès de sa famille.Mais sa vie va basculer le jour où un sinistre prêcheur leur rend visite. Liz devra prendre la fuite …"

Écrit et réalisé par Martin Koolhoven (Winter In Wartime), ce long-métrage indépendant venu tout droit des Pays-Bas mais avec un casting en partie américain est assurément une des plus grosses gifle cinématographique qu'il m'ait été donné de recevoir cette année. Ce film, très difficile à définir car à la croisée des chemins entre le western, le survival et l'horreur est une pure merveille.

 

D'une durée de 2h30 (c'est tellement prenant, bien rythmé/découpé et monté qu'on ne voit pas le temps passer...) et divisé en quatre chapitres (L'apocalypse/L'exode/La genèse/Le châtiment) il raconte l'histoire (de manière non-linéaire) d'une jeune femme (Dakota Fanning) pourchassée par un mystérieux Révérend fou à lier (incarné par Guy Pearce) dans l'Amérique ultra-religieuse et sectaire des premiers colons néerlandais...
Interdit en France aux moins de 16 ans lors de sa diffusion dans nos salles, ce film peut choquer les âmes les plus sensibles car il distille une violence psychologique et physique jusque là rarement vue sur grand écran. Rien n'est gratuit toutefois rien ne nous est épargné...


"I could tell you about Hell. About its flames. About the pain. I'm sure you people have tried to imagine what it's like.. .It's worse !".

 


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Le personnage du Révérend complètement dégénéré interprété par Guy Pearce (qui laissait déjà entrevoir un sacré potentiel "malfaisant" il y a peu dans Des Hommes sans Loi de John Hillcoat) représente l'incarnation parfaite du mal absolu... C'est Satan en personne, il n'habite pas son personnage, il le possède ! Il figure tout en haut de la liste des psychopathes les plus effrayants de l'histoire du cinéma, aux côtés d'Anton Chigurh de No Country for Old Men des frères Coen, du Révérend Powell de La nuit du chasseur de Charles Laughton ainsi que de Max Cady des Nerfs à vif de Martin Scorsese... Même Waingro dans Heat de Michael Mann fait figure d'enfant de choeur en comparaison avec le prédateur déviant,fanatique,sans pitié ni morale composé par un Guy Pearce qui ferait faire demi-tour à la grande faucheuse en personne...
"Do you know why i'm here ?.I'm here to punish you...".
Acteur jusqu'au-boutiste et soucieux de donner le maximum de crédibilité à son personnage, il a même été (en plus de toutes les recherches inhérentes et "habituelles") jusqu'à prendre des cours de diction des mois durant en amont du tournage afin d'avoir le même accent que pouvaient avoir les premiers colons d'Amérique d'origine néerlandaise... Exemplaire !

 

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"She was a warrior, in the old century you had to be !, in order to survive..."

Le personnage de Liz campé par Dakota Fanning (Man on Fire) n'est pas en reste, incroyable de justesse également... Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais tout  ou presque passe à travers son regard et sa gestuelle... Elle crève l'écran, comme on dit, avec son jeu tout intériorisé. Difficile d'en dire plus sans spoiler mais la jeune actrice Emilia Jones qui du haut de ses 13 ans interprète le même personnage au stade de l'adolescence est tout autant bouleversante. Une des révélations de ce film. Un nom qui, je l'espère, ne tombera pas dans l'oubli dans les années à venir...


Du côté des seconds rôles (tous impeccables !) il y a de sacrées têtes connues... Kit Harrington et Carice Van Houten (j'ai un ami passionné comme nous mais avec quelques tenaces à priori qui m'a dit je le cite "Game of Thrones, bientôt terminé, ça se recycle au cinéma dans un simili-western"...J'ai réussi à le faire changer d'avis et même pas 24h après lui avoir parlé du film, alors que je ne l'avais pas encore vu!) il est parti faire 4 magasins physiques de sa ville pour acheter le steelbook !!!. Paul Anderson (l'aîné de la fratrie Shelby chez les Peaky Blinders) en tenancier de saloon bien allumé et sadique également... Sam Louwyck (Joyce, le psychopathe transgenre dans la bombe belge Les Ardennes mais aussi Bullhead, Belgica...) J'en passe et des meilleurs...
Un véritable sans-faute.

 

Tourné sur différentes saisons en Allemagne, Autriche, Hongrie et Espagne et se déroulant la majeure partie du temps en extérieur nous avons droit à une photographie somptueuse qui n'est pas sans rappeler celles de The Revenant ou du plus récent Wind RiverRogier Stoffers a su magnifier ce film comme il se devait, son travail est vraiment de toute beauté... Il m'a fallu un second visionnage pour me concentrer sur l'écriture de Martin Koolhoven plus que sur le paysage et le jeu des personnages. Cette dernière lui a pris un an et comme le film est indépendant pas de "charcutage" made in studio mais "carte blanche" pour le scénario. Comme il le dit lui-même dans l'interview présente dans les bonus, Brimstone est un western qu'il voulait personnel et original. Un grand merci car on est servi...

 

 

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Je n'ai jamais rien vu de semblable à son métrage qui constitue une expérience à part entière et ne laisse pas indemne. Certes c'est très dur, brutal, violent et éprouvant mais la vie ne l'est-elle pas? (parfois) Qui plus est à l'époque durant laquelle le fanatisme religieux et la violence envers les femmes étaient omniprésents... Mais malgré le côté "cauchemardesque" du récit l'espoir et la vie ne sont jamais bien loin... Comme en témoigne l'envoûtante composition de Tom Holkenborg alias Junkie XL (Mad Max : Fury Road) qui réalise là un score de toute beauté...


Mon seul regret concernant ce film est de ne pas être allé le soutenir en salle, son unique diffusion journalière en VF et à 22h suite à son interdiction moins de 16 ans n'aidant pas je me suis rattrapé sur le Blu-ray. Ce cinéma "de genre" et indépendant mérite tout notre soutien afin de ne pas le voir disparaître. C'est vraiment une petite pépite qui mérite d'être vue par le plus grand nombre. J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi car en toute honnêteté je n'arrive pas à lui trouver un défaut...


Du très bel ouvrage !.

 

 

OneLove,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2016

 

2H30

 

Le Blu-ray :    Magnifique steelbook édité/distribué par M6 en partenariat avec The Joker Films et paru le 23 Août dernier. Le transfert à tomber, tourné à partir de la caméra numérique Arri Alexa XT, ce dernier est exempt de tout reproche et fait honneur de la plus belle des manières à la photographie extraordinaire du film. Je laisserai les personnes plus calées que moi en "technique" compléter cette partie mais nous sommes face à ce qui se fait de mieux en matière de haute-définition...


Director:

Writers:

(screenplay), (story)
 
  
 
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16/09/2017
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