LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

THE ZERO THEOREM, saine folie

Songe fantastico-bordélique                            

Terry Gilliam 

***

the-zero-theorem-poster1.jpg

 

 

 

 

 

 

Seul et névrosé.

Un Hacker aspirant à vivre reclus est chargé de prouver par son mystérieux employeur que la finalité  de  "tout" est égale à "rien". That is the : Zero Theorem

 

Prouver que Dieu n'existe pas, que rien n'a de sens et que par conséquent seul le monde des marchands serait susceptible de répondre à nos aspirations. Le coup de grâce, pour une humanité décrite comme moribonde. Les gens se promènent habillés comme des clowns et dansent en soirée leur I-pad à la main....  (Oui je sais, c'est terrifiant )  Un monde bruyant et aux couleurs criardes, mais sans chaleur ni espoir. Et pourtant, une "petite fée" et un "lutin" vont rallumer le feu dans l'esprit endormi de Qohen...

 

 

The-Zero-Theorem02.jpg

Encore une histoire d'aliénation et d'oppression techno-bureaucratique? Certes, mais ce petit ovni, mineur dans son ampleur compte tenue de la filmo du magicien, vaut plus que ça. 30 ans après Brazil,  Gilliam se bat encore et toujours contre la dictature de la pensée. Seulement voilà, aujourd'hui cette dictature qu'il annonçait d'une manière à la fois drôle et terrifiante dans son visionnaire Brazil, est aujourd'hui triomphante et installée sans doute de manière définitive dans nos quotidiens.

 

Les derniers films de Gilliam, magnifiquement brinquebalants, parfois maladroits, tournant un peu en rond avant de s'élancer vers un ailleurs fascinant, restent à chaque fois pour moi une balade inédite car il sont non seulement "vivants" mais incarnent une forme pure de résistance. Face aux fasts-food scénaristiques, aux "effets ogres" dévorant jusqu'aux plus belles réalisations, ce Don Quichotte protège nos rêves ! Gilliam est un authentique "artisan". Un dieu du "bricolage". Un créateur et magicien. Notre Gepetto. Pour nous les doux-réveurs, supers conciliants avec les grands films de dingue. Films libres et habités d'une saine folie. Nous mesurerons leurs inestimables valeurs d'ici quelques années quand le triomphe des effets en CGI et le lissage numérique aura vidé le cinéma fantastique de toute sa substance. 

Non, Zero Theorem n'a pas l'ampleur de Brazil. Il y a ce rythme parfois erratique et les défauts évoqués au-dessus mais il dévoile aussi quelques petites merveilles. Le goût de la farce et de la rage sont aussi vifs qu'il y a 30 ans.  Chaque film de Gilliam est un coup de pied salvateur dans l'univers de la SF,  un genre dangereusement émasculé par la logique proprette des blockbusters US.

 

 

the-zero-theorem-international-trailer-header-image.jpg

 

 

Sans gros budget  Terry Gilliam ârvient toujours à faire "son cinéma".

Ce type à l'art de rassembler les talents. Coté décors et costumes, l'imagination est ici au pouvoir. Une vieille église, un ordinateur central musclé comme une centrale nucléaire, une somptueuse vision de Trou Noir et quelques scènes d'extérieur suffisent à créer tout un univers.  Le monde de Qohen Leth.

Christoph Waltz, acteur délirant chez Tarantino, compose ici un "mort-vivant".  Son visage ici impassible, à la Buster Keaton, laisse passer ce qu'il faut d'humanité pour rendre attachant cet "impossible personnage de cinéma"(un type assit derrière son clavier, l'antithèse absolue du héros !!!) David Thewlis se glisse comme un poisson dans l'eau dans l'univers-Gilliam. Mélanie Thierry est à croquer. Mais la vraie révélation de ce film est un petit prodige de 15 ans, respirant l'intelligence, Lucas Hedges !  Déja aperçu dans les Moonrise Kingdom et Grand Budapest Hotel d'Anderson, ce petit gars enflamme l'écran.

 

Ainsi, ce que perd le réalisateur en budget il le rattrape sans peine sur ses personnages. Tous sont incarnés par des acteurs visiblement ravis de rejoindre cet univers et "libérés" par la direction d'acteur débridée de sir Gilliam. Et de ce coté là, quel spectacle! Une grande partie du métrage se déroulant dans l'antre "sacrée" de Qohen (et grâce à la précision du Blu-ray) le spectacle nous emmène alors aux premiers rangs du théâtre. Une scène magique, un peu bordélique et bavarde mais toujours généreuse, comme l'était celle du Docteur Parnassus.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 

 

 

Theorem

5D3_9877.jpg

 

                                             

 

 

Le grand frère    (cultissime, classique increvable)                                                                                                                         

artfichier_777966_4095647_201409144604737.jpg

 

 

 

 

107814_front.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2013

 

 

1H45

 

Le Blu-ray    Un film un peu dingue mais un Blu-ray au garde à vous.  Les couleurs déchirent, les contrastes vous engloutissent et le niveau de détail vous met des étoiles plein les yeux.

 

Director:

Writer:

(screenplay)

Stars:

, , | »

 

2utrzv4.jpg


17/06/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi