LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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THE YOUNG POPE, Saint Law

Série     Subtile satire

Paolo Sorrentino 

*****

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Paolo Sorrentino.

Disons le. Celui qui incarne à mes yeux la nouvelle aube du cinéma italien est, depuis quelques années déjà, un cinéaste touché par la grâce.

 

La magie de son art tient à cette férocité mélancolique qui nous laisse à chaque fois le coeur tendre et l'oeil humide. Les blessures et les regrets qui hantent Youth comme son chef-d'oeuvre La Grande Belleza peuplent ici les ombres du palais du Vatican. La grande douleur universelle de n'être au monde que pour un instant est ici sublimée, réenchantée avec autant de noirceur et d'humour que de compassion dans les pas d'une jeune et fascinante figure papale. 

Jude Law est grand et règne presque sans partage sur son royaume. Certes, on  se régale de la présence au générique d'immenses actrices comme Diane Keaton ou la délicieuse Cécile De France, on y applaudit les performances habitées de Silvio Orlando, Scott Shepherd ou James Cromwell mais notre sainteté Jude Law incendie tout sur son passage, vole toute les scènes, hissse le spectacle à ces hauteurs ou le reste du casting ne peut plus prétendre qu'à une figuration utile.

 

Les dix épisodes de The young Pope constituent pour moi un sommet dans sa carrière. Lui qui s'est tant plu à casser son image ses dernières années trouve ici l'écrin parfait pour faire vivre en harmonie l'angélisme de ses traits et toute la folie et la fureur qui nourrissent son talent et sa présence magnétique et mystérieuse.

 

 

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Qui est Lenny Belardo?

Un imposteur? un tyran? ou un saint?

Quel est son plan?

Est-ce un monstre égocentrique imposant ses vues rétrogrades et instillant la peur et la crainte de Dieu dans le coeur des fidèles? ou bien est-il resté l'enfant abandonné hurlant à jamais sa peine, son amertume et condamnant par son autorité et son intransigeance la douloureuse inconstance des hommes? Je ne vais rien dévoiler. Seulement préciser que ce nouveau requiem de Sorrentino nous confronte à tous les sentiments.

 

The Young Pope, comme toutes les grandes oeuvres, ne cesse d'interroger.

Ce n'est pas toujours confortable mais cinématographiquement parlant, le bonheur est total. Ici est là quelques séquences poétiques et oniriques viennent chatouiller le fantôme de Fellini et tout cela est sanctifié par une mise en scène et un montage admirables. La réalisation de Sorrentino nous laisse en état d'apesanteur (Découvrir cette série en Blu-ray est un grand moment) et ouvre quelques portes sur ses oeuvres précédentes. Le plus vil comme le plus noble de l'homme s'expose ici sous les splendeurs de la cité papale révélées comme jamais à l'écran. The Young Pope enfonce le clou : c'est bien la télévision qui nous offre désormais de grandes et vigoureuses leçons de cinéma.

 

Ma crainte était que The young Pope se résume à une farce luxueuse voir un énième  et lourdingue brûlot anticlérical. Je découvre au final (Attention, là je vais dévoiler) un conte féroce mais profondément humaniste. La récompense est suprême, au terme de ce chemin de croix pavé de cruautés, lâchetés, sarcasmes, larmes, désespoir et miracle. Que Dieu existe ou non, que les hommes soient humbles ou dévorés d'ambition, le plus beau est au-delà. Dans cet irrépressible mouvement compassionnel qui sommeille. Croire et faire croire en la vie. On trouve bien ici de quoi retrouver le sourire.

 

 

 

 Francisco,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Dispo sur myCANAL

2016 

 

10 X 50mn

 

 

LE BLU-RAY      De source 5K l'image délivre un piqué à pleurer et des couleurs à se damner. C'est divin!

 

 

Creator:

 

 

 

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10/12/2016
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