LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

RECTIFY (S1) tenter de vivre

Série     Drame     Poésie      

Ray McKinnon 

**** 

 

rectify11.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Le tempo.

Le sens du rythme. La force d'une série sur le long-métrage, lorsque l'écriture est profonde et inspirée, est de s'offrir le luxe de la lenteur. Installer un personnage et instaurer un climat qui plongeront plus loin les racines de l'histoire dans le coeur du spectateur. Et si il y a bien une série qui procéde de cette magnifique hypnose il s'agit bien de Rectify. Réussite éclatante. Choc silencieux. Errance contemplative et douloureuse, d'un homme retiré de la vie durant vingt ans et plongé dans une réalité qu'il ne reconnait plus. Sortir de prison après 20 ans. Après s'être fermé à l'espoir. 20 ans sous le coup d'une condamnation à mort.   À ne vivre "que cet espace entre les secondes".

 

Libéré pour vice de procédure Daniel Holden retrouve brusquement la lumière du dehors, le jeu infini des ombres et des reflets, la fuite du paysage. Un espace sans limites après le ventre de la cellule.

Accusé du viol et du meurtre de sa petite amie, Daniel a quitté sa première vie à l'âge de 18 ans. Il doit tout redécouvrir. Tenter de vivre. Affronter le regard des autres, cheminer entre la haine et la compassion.  Redevenir l'innocent. Coincé entre le ciel et l'enfer. Les anges et les démons. Écrasé par une culpabilité sur laquelle cette première saison a l'intelligence de ne jamais lever le voile.

 

 

rectify-101-1.jpg

 

 

L'intrigue, secondaire, ne sert que de support à un tableau absolument fascinant.

Celui d'un personnage verrouillé. Sa libération ne lui permet pas d'échapper à ce perpétuel "sentiment d'incarcération". Un hermétisme du personnage principal que l'acteur Aden Young incarne à la perfection. Son visage d'abord ordinaire s'anime parfois d'une manière stupéfiante. Sa prestation est au-delà des récompenses. Son jeu ne touche jamais sol. Le reste de la distribution ne souffre d'aucune fausse note.

Une direction de premier ordre.

 

Que dire alors de cette mise en scène d'une maitrise rare et d'une grâce absolue. Une photographie "Malickienne" baigne ce récit terrassant. Réalisation aérienne qui a l'élégance de ne succomber à aucun effet facile. Au cinéma, mis bout à bout, les six épisodes formeraient un long-métrage de 4 heures 30, certes exigeant mais de haute tenue. Sur la forme, le travail est aussi exemplaire. Pouvait'il en être autrement lorsque l'on s'appuie sur une telle intelligence d'écriture? Né sous la plume de L'acteur Ray McKinnon (vu dans Deadwood, Mud, Take Shelter) Rectify charge les silences, laisse filer les mots sans jamais briser le fragile équilibre entre sensation d'apesanteur et permanente intranquillité.

 

J'ai récemment chroniqué de vrais et sincères coups de coeur mais voilà, Rectify m'a foudroyé. Fasciné par cette intelligence de traitement, la subtilité avec laquelle chaque personnage est dessiné,  cette histoire d'un difficile retour à la vie continue depuis de me hanter. Une atmosphère absolument unique, promesse d'une seconde saison aussi ouverte que chargée de menaces. Les producteurs de Breaking Bad viennent d'accrocher une nouvelle étoile à nos écrans.

 

 

 

Francisco,

 

 

 

 



Les meilleures intentions 

rectify_s2_bts_ray_mckinnon_03.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

2013...

6 x 45 mn

 

Creator:

Stars:

, , |

 

»

 

 

maxresdefault.jpg



29/06/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi