LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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NEW YORK MELODY, Spinaltap romance

Feel very good movie                      

John Carney

****

 

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Ah j'adore cette scène vers la fin du film:

soirée arrosée entre amis dans un minuscule studio new-yorkais qui fait office de dance-floor de fortune. Le maître des lieux se dirige vers la chaîne hi-fi et prévient: "On va jouer un jeu: je vais mettre un morceau sur lequel il est impossible de ne pas danser. Je vous mets au défi de ne pas danser là-dessus." Et il envoie dans les enceintes l'ultra groovy "Thinking about your love" du duo 80's  Skipworth & Turner. Tout le monde se fige pendant quelques secondes, les pulsions funky prêtes à secouer les jambes et les hanches, ça démange sérieusement…

Et puis un invité vaincu par le beat commence à se trémousser, et rapidement le rythme reprend le pouvoir, transperçant les corps d'une force irrésistible.

Wooooou putain que c'est bon! Scène jubilatoire d'un film totalement porté par la puissance de la musique.

 

 

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Alors, le titre original c'est Begin Again, qu'on a comme souvent et malheureusement traduit en France par un autre titre anglais un poil plus vendeur: "New York Melody". Ceci dit c'est quand même mieux que de renommer le film d'un titre français complètement débile, ce qui est une autre spécialité frenchie. Parce qu'on a dû frôler le pire genre: "Comment se faire larguer en 8 mesures", ou "Jouer, perdre, recommencer", ou encore "Amour et pop à New York"…


Bon Begin Again c'est plutôt pas mal comme titre car c'est l'histoire d'un nouveau départ. Un retour à zéro. Celui de Gretta, jeune chanteuse anglaise qui à peine débarquée à New York pleine de rêves avec son boyfriend pop star (incarné par Adam Levine, le chanteur beau gosse de Maroon 5, groupe pop pour midinettes) se fait joliment plaquer par le bellâtre en pleine ascension. Et celui de Dan, producteur sur le déclin séparé de sa femme et un brin alcolo, qui se fait virer comme un malpropre du label qu'il a créé et qui repère un soir dans un bar cette chanteuse fraîchement larguée et poussée sur scène par son meilleur pote.

L'occasion d'un premier moment magique, où un Dan passablement éméché et captivé par la chanson de Gretta seule sur scène avec sa guitare acoustique, imagine les futurs arrangements en voyant les autres instruments derrière, batterie, piano, violon, commencer un par un à jouer tout seuls. Après avoir convaincu Gretta de ne pas rentrer en Angleterre, Dan, sans moyens, lui propose de se servir de New York comme studio d'enregistrement pour lui concocter un album, recrutant les musicos et enregistrant les titres à l'arrache dans les rues, sur les quais de métro et les toits de la ville. Idée réjouissante et magnifiquement retranscrite à l'écran par John Carney, qui nous avait déjà offert une jolie rencontre musicale à Dublin dans "Once", son précédent film, mais qui cette fois écrit de vrais personnages.

 

Des personnages impeccablement servis par Keira Nightley, charmante en "girl next door pop" dont le coeur ressemblerait à un morceau de sucre qui a fondu sous une goutte de café brûlant, et Mark Ruffalo, hyper touchant dans son rôle de producteur dépassé et de père raté, avec ses fêlures qui traversent sa bouille de nounours crado, sorte de pote idéal de beuverie avec qui on adorerait passer une nuit accoudé à un bar à siroter des godets en parlant de zique et en refaisant le monde.

 

 

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À travers une fantastique déclaration d'amour à New York, cadre exceptionnel dont l'énergie incomparable accompagne les chansons comme des choeurs urbains, et un portrait en toile de fond d'une industrie musicale vampirisée par internet, Carney nous livre un vrai "feel-super-good movie", filmé caméra à l'épaule au plus près des instruments et des sentiments.

 

Tout en évitant avec finesse le piège de la bluette à l'eau de rose, il nous conte un très beau croisement de parcours au timing et au tempo parfaits, où la musique panse les plaies et offre à qui veut l'entendre ses instants de grâce, tout en emmerdant les voisins. "Ces magnifiques perles rares" comme le dit Dan, au terme de cette séquence jouissive ou Gretta et lui déambulent musique dans les oreilles une nuit dans New York, de Time Square à Central Park, d'une rame de métro à une boîte branchée où ils dansent au son de leurs chansons fétiches à fond dans les doubles oreillettes qui les relient. Dan concluant alors leur escapade nocturne, assis sur un banc à côté de sa "muse", par cette image superbe: "Le fil de la vie s'allonge alors que les perles s'espacent.

- Cet instant est une perle, Gretta. Toute cette aventure est une perle

Et ce film aussi.

 

 

Spinaltap,

 

 

 

 

 

 

Let the music play

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(BEGIN AGAIN)

 

2013

 

1H45

 

 

LE BLU-RAY :  Une HD toute en finesse, rendant grâce au somptueux travail sur la lumière. Une "photographie au naturel" d'une folle élégance. Enjoy !

 

 

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21/11/2015
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