LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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LOST RIVER, la cité des rêves brisés

Cauchemar    Poème         

Ryan Gosling

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Qui sait...

le salut repose peut-être au coeur d'une mystérieuse cité engloutie...

 

Dans les décombres d'une ville fantôme, une mère et ses deux fils s'accrochent à ce qui reste de leur vie. Chacun à leur manière, ils affronteront les "loups" de cet univers "maudit"où le sens et l'humanité se dérobent. Vous entrez dans le premier film de Ryan Gosling.

 

 

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C'est dans les ruines de Détroit, ville symbole du rêve américain fracassé, que Ryan Gosling, du haut de ces trente-cinq ans, vient de signer une des oeuvres les plus libres et déroutantes du moment. Un regard aussi violent que candide sur notre époque finissante. Là où certains critiques n'ont vu que de la maladresse et de l'égarement, j'y ai lu, au-delà de la violence du propos et des rituels macabres qui s'y déroulent, une poésie profonde et sincère. Une soif de parler de notre monde avec une véritable ambition formelle et narrative. Une ambition et un élan irrésistibles, venant d'un acteur adulé qui aurait pu rester confortablement assit sur trône. Le regard d'un poète.

En descendant au plus près des "décombres de la crise" en y puisant la matière première de son film, son inspiration et son souffle, Gosling a sans doute réalisé là sa Nuit du Chasseur pour sa simplicité de conte, ou son Blue Velvet pour la cruauté qui habite les démons du filmUn petit miracle sans doute passé inaperçu dans l'hystérie cannoise, d'emblée survolée et négligée par les gardiens du temple compte-tenu du CV de son réalisateur. Qu'importe, seuls les films restent.Les spectateurs de demain redécouvriront certainement avec enchantement. cet objet filmique unique. Blues des oubliés ployant sous le règne des marchands d'âmes. Chant d'amour dédié aux guerriers-rêveurs.

 

La partition de ce requiem est somptueusement mise en musique par le directeur photo Benoît Debie. Un des derniers génie de la peloche capable de faire surgir la matière et flamber les couleurs comme personne. Un travail que l'on pouvait déjà admirer dans Spring Breakers ou Enter the Void. Pour qui saura s'abandonner à cette rêverie, prise dans les filets de terribles cauchemars, l'hypnose est garantie.

 

 

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Séquences souvent nocturnes, tantôt rigoureusement composées et découpées, tantôt  improvisées, volées au réel de déambulations d'un réalisateur travaillant en équipe légère et parcourant Détroit la nuit en compagnie de ses acteurs. Petits moments de grâce où les où les habitants de la Lost City de Détroit entrent dans la fiction de ce jeune acteur-réalisateur venu d'Hollywood. Un mariage qui témoigne de la liberté avec laquelle le réalisateur s'est abandonné à son histoire. C'est toute la magie d'un premier film décidé à proposer "autre chose".

 

Le charme de Lost River repose aussi sur le talent de Gosling à diriger ses acteurs.

Inoubliable Christina Hendricks (Drive, God's Pocket) en mère offrant sa beauté aux monstres pour protéger les siens. Un de ses plus beau rôle en dehors de Mad MenÉpatant Iain de Caestecker. Sans poses ni frime, ce jeune acteur venu du petit écran affiche déjà une belle sobriété de jeu et une présence authentique. Humblement, en quelques scènes un lumineux Reda Kateb ( Un Prophète, Loin des Hommes) compose un magnifique personnage d'ange gardien. Participation discrète mais essentielle.

Pour le coté obscur de cet univers, il faut bien sûr citer un Ben Mendelsohn lâchant les chiens et un Matt Smith presque animal. Tous composent une galerie de personnages que l'on sent 'nourris' par l'insolite de l'aventure. Un conte cruel et ténébreux autant qu'un Film Noir, éclairés également par la participation de la mystérieuse Saoirse Ronan et la fatale Eva Mendes.

À l'heure où les séries excellent à raconter les histoires, le cinéma prend le dessus dès qu'il se prend à rêver le réel. Dans les pas de Refn et Lynch, dont il ne cache pas l'influence, Gosling a dû faire sourire aussi, dans les coulisses de son étrange cabaret, le fantôme de Fellini. Le rêve américain est peut-être englouti dans des eaux sombres de la crise et de la violence mais son cinéma n'est pas mort. Laissez vous glisser dans le courant généreux de la Lost River.

 

 

 

Francisco, 

 

 

  

 


 

 


 

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 The Beauty Of

 


 

 

Chroniques  Gosling

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2014

 

1H35

 

LE BLU-RAY   Une image absolument somptueuse de matière et nuances servie au mieux par un transfert HD de très haute volée. Du grand art. Le travail admirable sur les couleurs est ici sublimé.

 

 

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26/11/2015
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