LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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INHERENT VICE, l'art de la fugue

Film noir     Comédie     Objet filmique non identifiable                           

Paul Thomas Anderson

*****

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 -Moi j'étais pas super emballé, mais toi, tu vas adorer !

 

C'est un peu à ça que l'on reconnait les solides amitiés.

Lorsque quelqu'un finit par anticiper vos réactions. Et Spinaltap ne s'est pas trompé. J'ai donc pris un pied monumental à fumer ce long polar déviant, ressuscitant les sauvages et poétiques années 70, à l'intrigue suffisamment obscure et improbable pour que l'on s'en foute un peu, dans les pas d'un privé conduisant son enquête avec une paranoïaque mais californienne décontraction hippie, le tout parfumé au chanvre indien.

L'atmosphère de douce déjante y est apaisée mais permanente, l'humour soigneusement décalé avec de brusques saillies absurdes, les personnages savoureux et le charme omniprésent. La tristesse affleure, mais je m'y suis glissé comme dans une de ces douces soirées d'été, ou, tout grillé de soleil, du sable encore dans les sandales, on s'ouvre un bon petit rosé.  Dans le genre radieux millésime descendu des collines de Provence.  Le talent est clair, les saveurs complexes mais la note fruitée, voir exotique...

Welcome back in the sweet seventies!

 

Just a Journey Through The Past , quand la raison se promenait parfois sans laisse et que la loi et  l'ordre se diluaient gentiment dans le sillage de généreuses muses, sans profils facebook mais aux jupes éprises de liberté et d'absolu. Inherent Vice n'est pas un énième polar, encore moins un hommage bourré de clin d'oeils. C'est d'abord le film d'un poète. Un vrai. On y cultive l'art de la fugue. La narration se tord dans tous les sens, claque au vent, mais dans une totale maitrise de l'art.

 

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Et puis il y a Joaquin Phoenix.

Son regard unique le couronne définitivement comme le  trash mais digne descendant du Nicholson de Chinatown. Un Big Lebowski se sortant comme par enchantement d'une histoire aussi mystérieuse que celle du Faucon Maltais.

Et puis il y a la blonde révélation, Katherine Waterston! ou plutôt, Katherine Waterston... l'actrice irradie dans le rôle de Shasta Fay. Celle par qui tout arrive. Fille de Sam à la ville, petite Emma de Boardwalk Empire, cette adorable fée clochette cultive les extrêmes. Petit oiseau perdu ou magnétique ensorceleuse. Impossible de trancher. Elle vous abandonnera, ivre et ravi, au terme d'une séquence à déboiser plusieurs centaines d'hectares de forêts.

 

Vous y croiserez également un Josh Brolin au bord du nervous breakdown et un Benicio Del Toro amoureux des vieux gréements. Owen Wilson, totalement flippé, chuchote tous ses dialogues et Martin Short, nez dans la poudre et pantalon sur les genoux, y surgit totalement Phil-Spectorisé. Autant de participations irrésistibles. Chouette brochette d'acteurs, visiblement ravis comme tout de trouver une place de choix dans cette joyeuse sarabande de cinglés.

 

 

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Impossible de parler de ce film sans évoquer la forme.

Du travail d'orfèvre ! Pellicule 35 et 70 ont couché une image "seventies" à fumer le reste de sa moquette avec les poils du chien. Une photographie signée Robert Elswit (fidèle au poste depuis Boogie Nights) baignée dans les teintes et le grain subtil d'une époque d'avant le Botox et les régimes détox. Toutes ces teintes et matières dans l'image palpitent et vibrent désormais sur un disque Blu-ray exemplaire que l'on voudrait presque entendre craquer à la lecture, comme un bon vienx vinyle.

 

La B.O est forcément divine.

C'est Folk, psychédélique, avec quelques touches de variétoche. De belles compos de jonny Greenwood (fidèle de la "famille-Anderson" )accompagnent Neil Young, Jack Scott, the Marketts ou The Tornadoes, et j'en passe... Anderson est un génie donc il fait comme les autres, de Welles à Scorsese, créer un univers qui tient de bout tout seul, se regarde et s'écoute. Parce que, ne vous y trompez pas, dans ce magnifique et miraculeux bordel qu'est Inherent Vice, adapté de l'invisible et mystérieux auteur Thomas Pynchon, rien n'arrive par hasard...

 

 

 

 Francisco, 

 

 

 

 

 

 

Éclairs de génie

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Chroniques  P. T. Anderson

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2014

 

2H25

 

LE BLU-RAY               Du travail d'orfèvre ! Pellicule 35 et 70 ont couché une image "seventies" à fumer le reste de sa moquette avec les poils du chien. Une photographie baignée dans les teintes et le grain subtil d'une Californie d'avant le Botox et les régimes bio. Toutes ces teintes et matières dans l'image palpitent et vibrent sur ce disque Blu-ray exemplaire que l'on voudrait presque entendre craquer à la lecture, comme un bon vienx vinyle.

 

 

Director:

Writers:

(written for the screen by), (based on the novel by)
 
 
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10/04/2016
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