LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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FIGHT CLUB, Spinaltap enfreint la règle!!!

Obus cinématographique      Putain de chef-d'oeuvre       

David Fincher

***** 

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Désolé, Francisco.

T'as peut-être décidé de respecter ad vitam aeternam les deux premières règles du Fight Club, mais là y a prescription. Donc je m'y colle.


Et quand on revoit la chose, ça fait sacrément froid dans le dos, cet aspect visionnaire…L'art peut parfois annoncer un futur terrible. Deux ans avant le 11 septembre 2001, la dernière image de ce film de fin de siècle montre un couple de dos, main dans la main, regardant deux tours symboles du monde capitaliste s'effondrer l'une à côté de l'autre. Quant au flash-forward sur le même lieu au tout début du film, la première phrase prononcée par Brad Pitt tient en ces mots: "This is it: ground zero."

Une boucle glaçante.

 

 

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Pourtant, quand on insère le blu-ray du film dans son lecteur, on tombe sur le menu d'une décérébrante comédie romantique imaginaire pour adolescentes pré-pubères avec Drew Barrymore, puis l'image se pixelise, se brouille d'interférences et survient alors le menu en forme de catalogue Ikéa de Fight Club, accompagné d'une musique d'hypermarché. Après le DVD qui avait proposé un furtif écran d'avertissement détourné, le support HD rend à son tour hommage à la folle inventivité visuelle du film et annonce la couleur: vous voulez du produit marketing formaté? Et bien allez vous faire foutre. Ah et puis oubliez l'eau précieuse, ici y a que du savon fabriqué avec de la graisse humaine, OK?


"Where is my mind?", titre du morceau des Pixies qui clôt le long-métrage est la question qui doit triturer le cerveau fatigué d'un Edward Norton dépressif et insomniaque au début du film, dans lequel il incarne un petit expert en assurances spécialisé dans les accidents de voitures, dont la vie moribonde va être dynamitée par sa rencontre avec le charismatique Tyler Durden (Brad Pitt), vendeur de savon à la philosophie nihiliste.

 

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"Where is my mind?"

 

Fight Club est avant tout un survival spirituel.

Mais un objet du genre radical, qui a filé un gros coup de vieux à Orange Mécanique. Un trip violent et primitif, où l'homme moderne occidental doit tout perdre pour être libre et éprouver la souffrance pour se sentir vivant. Ranimer un esprit aliéné par un capitalisme cynique et retrouver une animalité anesthésiée par une société de consommation émasculante. Une génération d'homme en manque de repères paternels et en quête d'identité qui a envie d'en découdre et de remettre tous les compteurs à zéro. D'exploser d'un coup de poing rageur le marasme conformiste ambiant et de filer un gros coup de latte dans le ventre du système de valeurs bourgeois, quand c'est pas dans la tronche de son prochain. Faut quand même admettre: c'est plutôt un film d'hommes. C'est pourtant une femme qui y joue un rôle salutaire et rédempteur.

 

David Fincher a trouvé dans le roman de Chuck Palahniuk ses thèmes de prédilection - quête obsessionnelle, aliénation, manipulation - et confectionne un film hallucinant, sensoriel, étourdissant, décapant, invraisemblable, outrancier, corrosif, tuméfiant, viscéral, furieux, hilarant, schizophrénique, éprouvant… bon oui euh…un truc de dingue, quoi, dont la noirceur est contrebalancée par des perles d'humour…noir.

 

 

"On m'avait plus baisée comme ça depuis l'école primaire"

"Cette gonzesse, Marla Singer, n'avait pas de cancer des testicules. C'était une menteuse".

 

 

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Un pur moment de rock'n'roll

Sans doute, encore aujourd'hui, la meilleure adaptation d'un roman jamais portée à l'écran. Palahniuk, époustouflé par le résultat final avouera d'ailleurs après coup avoir eu honte de son livre, matériau pourtant fantastique qui permet à Fincher de continuer à explorer les tréfonds obscurs de la psyché humaine.

 

Le réalisateur qui a obtenu à Hollywood le privilège du final cut après son expérience douloureuse sur "Alien 3" confirme son immense talent, intransigeant dans sa direction d'acteur et imposant une sophistication visuelle impressionnante. Le film, ultra stylé dans son ambiance nocturne, regorge de trouvailles au service du scénario de Jim Uhls (incrustations graphiques, effets numériques, images subliminales, tremblement de pellicule) nappées d'une bande originale anxiogène concoctée par le duo électro Dust Brothers, aussi typique de l'univers "fincherien" que celle composée par Trent Reznor pour The social network, Gone girl ou le générique de Seven.

 

 

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Côté interprétation, Norton se glisse à merveille dans la peau blafarde de ce zombie gavé à la publicité abrutissante et aux repas micro-ondés, ressuscitant quotidiennement grâce à sa participation assidue à diverses réunions d'entraide de cancéreux.


Quatre ans après Seven, Fincher offre à nouveau un rôle en or à Brad Pitt, dont le charisme emporte tout sur son passage. Le statut culte de l'oeuvre sera pour beaucoup dû aux diatribes dévastatrices déclamées par son personnage emblématique de gourou anarchiste, représentation physique de la perfection masculine virile, irradiant la pellicule tout en y insérant des images pornos durant ses heures de projectionniste occasionnel. Avant d'être la muse gothique de Tim Burton, Helena Bonham Carter se livre ici à une prestation toute en grâce destroy. La beauté pâle et douce de son visage se fond idéalement dans la réussite esthétique du film. Fincher confie aussi deux seconds rôles à des chanteurs rock: un Meat Loaf mamellisé et un Jared Leto peroxydé, embrigadés dans le fracassant projet Chaos d'un film qui laisse K.O. Cette satire s'avérera beaucoup trop explosive et déstabilisante pour faire l'unanimité critique.

Une sensationnelle proposition de cinéma moderne qui filera notamment la gerbe aux journaleux des Inrockuptibles, Télérama et autres Cahiers du cinéma, ce qui est particulièrement réjouissant et en fait définitivement une oeuvre d'utilité publique.

 

 

 

Spinaltap,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Fincher  Trip                                                                                                   Alexandre Gasulla

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   The Beauty Of 

 

 

 

Chroniques  Fincher 

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1999

 

2H20

 

 

LE BLU-RAY                Un déluge de matière, de grain, découpés au scalpel d'un transfert Blu-ray à la précision redoutable. Un forme de top-démo trash, rugueux, déroulé au dessus de l'abîme comme seule la HD est capable de livrer en pâture à nos rétines extatiques. Oh Lord... what a rugissante remastérisation ! (4K)

LE SON                  (message d'alerte de Julien)   " VO en DTS HD master audio 5.1 ! Attention à vos installations, si vous ne possédez pas le matériel adéquat, vous risquez de souffler vos enceintes, et c'est loin d'être une blague. La puissance sonore et la dynamique de ce Blu-ray sont dingues !"

 

 

Director:

Writers:

(novel), (screenplay)
 
 
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19/04/2016
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