LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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EXODUS : GODS AND KINGS, toiles de maître

Péplum     Parabole                                       

Ridley Scott 

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La solitude de l'élu.

Image saisissante de Moïse rongé par le doute et la peur, ployant sous le regard d'un Dieu-enfant... Dieu vengeur, assoiffé du sang des oppresseurs et déchaînant les éléments jusqu'à faire ployer Ramsès et libérer le peuple Hébreux. Tourmenté, sombre et austère, le prophète de Scott n'a rien de glorieux ni de triomphant. Son parcours est un chemin de sacrifices et de douleurs. Il exprime toute l'impuissance et la rage d'un être humain engagé dans une mission qui le dépasse, sous la conduite d'une force supérieure. Encore une prestation intense de la part de Christian Bale et un propos d'une brûlante actualité. Relecture bienvenue et nécessaire.

 

Je me débarrasse aussitôt du vrai point qui me fâche: 

Au-delà du face à face des deux figures principales (mention spéciale également à Joel Edgerton qui campe ici un Pharaon aussi cruel que fragile et ambigu) je reste dubitatif devant cette galerie d'acteurs et personnages totalement survolée. On peut raisonnablement s'interroger sur la pertinence d'avoir enrôlé d'immenses acteurs et actrices comme Sir Ben Kingsley où Sigourney Weaver pour quelques lignes de dialogues et deux trois apparitions furtives. La palme revenant à Aaron Paul dont le rôle de Joshua se limite à deux trois expressions effarées et une cavalcade en sandales dans le sable puis à travers la mer rouge, le plus souvent en arrière plan. Voilà, c'est dit. Hormis ces quelques figurations limite respectueuses, j'ai pour le reste goûté le génie visionnaire de maître Scott au-delà des libertés prises avec les textes anciens. 

 

 

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Tout est sur l'écran. 

Bienvenu au cinoche!

Sir Ridley appartient à la catégorie précieuse des peintres-cinéastes.  Le poème visuel est une fois de plus largement au-dessus des informes et braillards déluges numériques actuels. Coté photographie Darius Wolski assure le show après avoir signé les images sublimes de Cartel et Prometheus. Sur de telles bases et guidé par le sens aigue du détail et le perfectionisme  de sir Ridley le spectacle envoie les chars dorés de Ramsès à l'assaut d'un Everest du récit biblique. 

Visions d'enfer de chantiers où brûlent les corps des esclaves. Villes, temples, palais et pyramides aux pieds desquels se répand la foule immense des opprimés. Visions dantesques des sept plaies d'Egypte jusqu'à une hallucinante traversée de la mer rouge aux allures de fin du monde. Episode qui inspira les plus grands artistes de l'Histoire de l'Art de Nicolas Poussin à Gustave Doré. 

Spectacle inoubliable des exilés atteignant les rivages de la Terre Promise tandis que l'armée du Pharaon tente d'échapper au raz de marée. Une fuite à grands galop sur fond de cieux noircis par l'orage, traversés d'éclairs fulgurants et zébrés de tornades... Toute la puissance évocatrice de l'ancien testament comme vous ne l'avez encore jamais vu. Très loin de Charlton Heston se prenant les pieds dans le carton-pâte des Dix Commandements. Spectacle bourré de charme mais sérieusement daté, non ?

 

 

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Au-delà des vaines polémiques, sur la représentation du tout-puissant ou la couleur des acteurs, Exodus est une oeuvre d'Art éblouissante. Un objet énorme, étrange, au scénario parfois austère, certes imparfait et oubliant quelques figures qui auraient contribué à remplumer la chair du récit, mais accouchant malgré tout d'un fascinant spectacle. Finalement, voici une oeuvre aussi tortueuse et paradoxale que ses héros.

Certes, nous ne tenons là quelques pas en arrière de l'épique, magistral et glorieux Gladiator ou du riche et solennel Kingdom of Heaven, deux totems cinématographiques éclairant l'horizon du film d'aventure en armure. Exodus ne rassemblera pas les fans de la première heure. Comme tout grand cinéaste, Ridley Scott est libre. Il se plait à se réinventer. Quitte à perdre ses fidèles en chemin. Mais ce ne sont pas les fans qui font les auteurs. Loin de là.

Exodus, c'est le travail d'un titan s'exposant autant qu'il se dérobe. Mais, à le revoir, toujours susceptible de faire de l'ombre aux métrages nains des tâcherons et bousculer les gardiens du temple, experts aux petits pieds. Une oeuvre peu aimable, parfois, mais dont la sombre beauté n'a pas fini de grandir...

 

 

 

 Francisco, 

 



 

 

 

 

 

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Chroniques   Ridley 

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2014

 

2H30

 

LE BLU-RAY       Que dire, à part s'incliner... Source 5K oblige, 2h30 d'orgasme rétinien

 

 

Director:

 
 

  

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Bon ok, alors ouais, récapitulons, c'est qui ici qu'a la covid ?



05/08/2015
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