LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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DEMOLITION, what's inside?

Drame                                    

Jean-Marc Vallée

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Grand film.

Une histoire de deuil, sans larmes ni violons.

Après un Wild un peu sage voir gentillet, le réalisateur du viscéral Dallas Buyers Club vient de me retourner la tête avec ce bien joli Scud. Puissant, surprenant et revigorant. Peu de bien-pensance et de clichés balancés à grande pelletées dans cette histoire pourtant éculée d'un "golden boy de la finance à la vie fracassée". Le pitch n'est qu'un support. Voici surtout l'histoire d'un étranger à lui-même qui devra tout foutre par terre pour tout réparer.

 

Séquence d'ouverture en bagnole. Davis, winner pendu à son portable, n'a pas le temps d'avertir sa femme. Une petite seconde d'inattention et c'est l'accident. Brutale entrée en matière. L'homme se réveille indemne dans le couloir d'un hôpital.  Son beau-père lui annonce que sa femme et morte. En quelque minutes me voici plongé dans un  film totalement déroutant. Cet homme vient de perdre sa femme mais son impassibilité est totale. Quelque chose ne tourne pas rond chez lui?

Il va commencer à tout démonter. Au sens littéral.

Le film avance ainsi, hors les clous, délivré des convenances. Vous en raconter plus serait un immonde spoil car le processus de reconstruction qui va s'accomplir ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir dans le genre. Ça peut agacer mais moi, j'ai pris un pied fabuleux à savourer enfin "autre chose"

 

 

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Les pulsions grondent. Elles nourrissent le terreau primal et alimentent le feu sacré. Quand tout est enfoui, la conscience s'engourdit. Davis est un homme en sommeil que le deuil va réveiller. Il faut parfois tout casser pour tout recommencer.

Après avoir construit sa vie sur un modèle "idéal" Davis va faire l'expérience de l'imprévisible. Son train va dérailler. La mécanique parfaitement huilée de ce personnage va être stoppée net par l'accident et la mort. Le plâtre de sa vie va commencer à s'effriter pour un grain de sable : une barre de céréale resté coincée dans un distributeur... (Ça peut paraitre étrange de le signaler, mais c'est pour vous donner envie de voir le film)

 

Démolition démonte tous les clichés et jubile à faire surgir l'émotion à contre-temps.

La petite musique dissonante de l'âme résonne alors plus fort. Une spirale scénaristique particulièrement efficace, une mise en scène affutée et des acteurs au top confirme l'immense talent de Jean-Marc Vallée à placer ses films exactement là ou bat le coeur de l'homme.

 

 

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Grand directeur d'acteur, la distribution flambe. Et quel casting !

Chris Cooper, Naomi Watts, un ado prodigieux : Judah Lewis, et, au dessus de ce trio magique, un Jake Gyllenhaal en totale lévitation. Plus magnétique, tu meurs. Prestation jouissive. L'acteur au regard immense (Brokeback Mountain, Prisoners, Night Call) fascine de la première à la dernière séquence. Un stradivarius. La douleur affleure mais les attitudes et postures restent imprévisibles. L'énergie déployé par Gyllenhaal est proprement phénoménale.

 

Portée par une B.O électrisante allant de Bach et Chopin à Heart en passant par Gil Scott-Heron ou The Animals sa folle et libératrice agitation redonne vie  au "pantin" qu'il était devenu (excellent clin d'oeil de la costumière Leah Katznelson) À grand coups de masse et de bulldozer, le coeur se remet à battre. Mais la mort a braqué sur la vie son miroir cruel et la nouvelle histoire d'amour ne renverra que le reflet de la précédente.

Démolition devient un film sans concessions sur la fin du mensonge. La candeur bouleversante du final apparait comme une illusion.

La moindre des politesses.

 

 

Francisco,

 

  

 

 

 

 

Inside

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2015

 

1H40

 

 

L'IMAGE          Une VOD visionnée en HD. Un régal pour donner à manger à nos écrans. Niveau de précision chirurgical et photographie de luxe. Le Blu-ray exclu Fnac me tend les bras because film singulier donc indispensable !

 

 

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(screenplay)

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07/10/2016
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