LES CHRONIQUES DE FRANCISCO & Co

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A.I INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, Spielberg à coeur ouvert

Conte    SF     Anticipation                 

Steven Spielberg

***** 

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Seul gros défaut selon moi :

Une scène d'introduction laborieuse et lourdement explicative...

Ensuite, le film commence. 

Et quel film !

 

Avant de rentrer, petit détour technique.

Ami(e) lecteur, lectrice, la revoyure en Blu-ray s'impose.  La photographie saturée de Janusz Kaminski trouve ici l'écrin idéal. Un travail sur le cadre et la lumière impressionnants contribuant à la réussite esthétique du film et nourrissant en permanence cette sensation de rêve éveillé. Une manière de voir le monde à travers le regard d'un être peinant à accéder au nôtre.  

Cette texture visuelle comme "éblouie" traduit aussi bien l'amour infini de l'enfant robot pour sa mère adoptive comme son aveuglement face à la réalité. Cette photographie marriant le tragique  au  féérique confère toute sa cohérence à ce conte futuriste visionnaire et bouleversant. L'épatante direction artistique, décors, costumes, véhicules, fait le reste. Ce n'était pas encore l'époque du tout CGI et la présence de matières et décors en dur ajoutent un charme supplémentaire à ce grand cru de vingt ans d'âge.

Le grain d'origine, très présent dans les scènes d'intérieur, est conservé mais le niveau de détail et bien là et offre un confort visuel incomparable par rapport au DVD. La séquence dans Manhattan envahi par les eaux est un régal en HD. 

Voici donc une douce et somptueuse redécouverte de cette oeuvre injustement boudée à sa sortie. Passionnante relecture du Pinocchio de Collodi regorgeant de visions fascinantes et d'effets extraordinaires.

Destin tragique d'un enfant-robot accédant à la conscience et aux sentiments. 

 

 

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Se retrouve dans la dureté du parcours de l'enfant le pessimisme glaçant de Kubrick (à l'origine de l'idée matrice du scénario, du premier synopsis et de longs et fructueux échanges avec le réalisateur de E.T ) mais affleurent également toute la tendresse et l'humanisme de Spielberg.

Et le mariage de ces deux visions échappées de l'esprit foisonnant de deux géants du septième art m'a totalement conquis. La féérie de maître Steven contraste avec bonheur sur la noirceur et la glace Kubrickienne du propos. C'est toute l'intelligence du réalisateur de 2001 d'avoir confié son scénario au maître d'ouvrage d'E.TIl fallait un coeur tendre à cette parabole pour que l'ensemble puisse émouvoir à ce point.

 

Pas de niaiserie pour autant.

Le regard que pose Spielberg sur ses  personnages est empreint d'une profonde mélancolie. Celui  d'un cinéaste hanté par la perte de l'innocence. À ce titre A.I. n'en est que plus émouvant.  Voici une oeuvre rare, aussi spectaculaire qu'intime, dans la carrière passionnante de ce réalisateur qui, comme Kubrick, a réinventé le cinéma en nous offrant le sien. Bel hommage d'un maître à un autre. Tous deux ayant transcendé le genre fantastique, repoussé les frontières et hissé les exigences du cinéma de divertissement à leurs plus hauts degrés. Du moins à cette époque, le second et récent hommage de Steven à son ami Stanley dans Ready Player One me laissera plus circonspect. Même si grandement réévalué à la revoyure.

 

 

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Chant d'amour désespéré, Intelligence Artificielle bénéficie également de l'interprétation totalement stupéfiante du petit génie Haley Joel Osment. ( Le Sixième Sens )  Ce tout jeune acteur est le plus bel "effet spécial" du  film. Sa prestation me broie le coeur à chaque nouvelle vision. À l'image de l'enfant-robot du film, A.I.  est  "l'incompris" dans la filmographie de  Spielberg. 

Souvent moqué pour sa sois-disante candeur, il s'agit pourtant d'un mélodrame SF flamboyant porté par la partition épique du légendaire compositeur John Williams. Un chapitre majeur sur le thème de l'intelligence artificielle que l'on peut ranger aux côtés de 2001 Blade Runner, Ghost in the Shell ou Ex Machina.

Pour l'avoir revu récemment, je déclare officiellement qu'il s'agit là d'un très grand moment de cinéma.  J'ai bien conscience de faire dans le pompeux, mais il fallait bien que quelqu'un le crie haut et fort.

 

 

  

Francisco,

 

 

 

 

Concept trailer                                                            

 

 

  

 

Spielberg      Kubrick

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2001

 

2H25

 

 

Le Blu-ray :  Une douce et somptueuse redécouverte de cette oeuvre injustement boudée à sa sortie. Grain respecté.  Niveau de détail savoureux. La photographie parfois "saturée" du film peut enfin exprimer toutes ses nuances. Une sorte de top-démo avec du grain, vous voyez le genre?

 

 

Director:

Writers:

(short story "Supertoys Last All Summer Long"), (screen story), 1 more credit »
 
 
 
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12/02/2015
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